L’ICV (Intégration du cycle de la vie) vient de l’anglais Lifespan Integration et est une méthode thérapeutique psychocorporelle qui a été développée au debut des années 2000 par la psychothérapeute américaine, Peggy Pace.

La thérapie ICV se base sur le constat selon lequel une grande partie de nos difficultés psychologiques est le résultat d’une organisation neuronale insuffisante. En général, les événements de notre vie sont traités par notre cerveau, datés et intégrés dans notre mémoire autobiographique. En revanche, lorsque nous vivons des événements, considérés par notre cerveau comme trop stressants, il y aura une défaillance dans l’intégration de celui-ci dans notre mémoire. Par conséquent, il ne sera pas daté, et il ne figurera pas sur notre mémoire autobiographique. Il appartiendra donc à la mémoire traumatique, qui est une mémoire implicite.

Lorsque des événements du passé ne sont pas datés par notre cerveau, ils vont influencer notre comportement dans le présent. 

Par exemple, lorsqu’une personne vit un accident de voiture, son cerveau va déclencher une alarme (l’amygdale cérébrale) qui va préparer l’organisme pour répondre à un danger : lui faire face ou fuir. Il s’agit d’une stratégie de survie, qui est adaptée dans les situations qui représentent une menace. En revanche, si la personne réagit de cette même manière, à chaque fois qu’elle monte dans une voiture, cela montre que son cerveau n’a jamais compris que l’accident est terminé. Dès qu’une situation rappelle l’accident de voiture, le corps va donc activer des mécanismes de défense anciens et inadaptés à la situation présente, comme si la menace était en cours.

Un exemple moins explicite serait celui d’une personne qui traverse des crises d’angoisse dont la cause se trouve dans l’insécurité de la relation d’attachement précoce. Par la thérapie ICV, on vient prouver au système psychocorporel que ces situations appartiennent au passé, et si besoin, on vient également réparer des relations d’attachement précoces.

Durant la thérapie ICV, nous utilisons un outil simple : la ligne du temps, qui est une liste de souvenirs qui connecte le passé au présent. À travers les répétitions de la ligne du temps, nous favorisons l’intégration neuronale, et le patient fait l’expérience du temps qui passe, sur le plan psychocorporel. Nous allons ainsi montrer au corps que les événements douloureux du passé sont terminés, ce qui va lui permettre de digérer les émotions et de dater ces événements. Le changement va venir lorsque le corps va pouvoir sentir que le passé est terminé.